Envisagez-vous de lancer votre entreprise mais êtes confronté au choix du statut juridique ? L’auto-entreprise (aussi connue sous le nom de micro entreprise) et la SARL (Société à Responsabilité Limitée) sont deux options prédominantes en France, chacune présentant ses spécificités.
Comprendre les avantages et inconvénients de ces statuts est crucial pour orienter votre décision. Cet article est conçu pour éclairer votre choix, en mettant en lumière les caractéristiques principales de l’autoentreprise et de la SARL, leurs forces et faiblesses, et comment sélectionner le statut le plus adapté à votre projet entrepreneurial.
Nous aborderons également des conseils pratiques pour assurer le succès de votre création d’entreprise, qu’elle s’oriente vers l’autoentreprise ou la SARL.
L’autoentreprise offre un cadre simplifié pour des activités artisanales, commerciales ou libérales, avec des limites en termes de chiffre d’affaires et de régime fiscal. La SARL, de son côté, exige un capital social ainsi que la rédaction de statuts. Nous détaillerons les différences entre ces structures et soulignerons leurs avantages et inconvénients.
Les avantages de l’auto-entreprise
L’auto-entreprise, également connue sous le nom de micro-entreprise, offre de nombreux avantages pour ceux qui souhaitent démarrer leur propre affaire. Explosons ensemble les principaux atouts de ce statut.
Facilité de création et formalités simplifiées
Le processus de création d’une auto entreprise est simple, rapide et sans frais. Il ne vous faut que remplir un formulaire en ligne sur la plateforme du guichet unique pour recevoir votre numéro de SIRET en quelques jours.
Contrairement à d’autres formes juridiques, il n’est pas exigé de rédiger des statuts, de constituer un capital social, ou de recourir à un expert-comptable. Ce statut s’avère donc parfait pour expérimenter une idée de business ou pour se lancer dans une activité d’appoint.
Régime fiscal avantageux et régime micro-social simplifié
L’auto entreprise jouit d’un régime fiscal favorable, avec une imposition basée uniquement sur le chiffre d’affaires réalisé. L’autoentrepreneur a l’option du versement libératoire de l’impôt sur le revenu, facilitant le règlement de ses impôts et cotisations sociales simultanément, selon un taux préétabli fonction de son secteur d’activité.
D’autre part, l’autoentrepreneur peut profiter de l’ACRE, une aide permettant une réduction des charges sociales durant une période déterminé en fonction de sa situation au moment de la création. Grâce au régime micro-social simplifié, l’autoentrepreneur gère ses cotisations sociales en ligne, avec une déclaration et un paiement selon une fréquence mensuelle ou trimestrielle.
Flexibilité et autonomie de l’entrepreneur
L’autoentreprise assure une flexibilité maximale et une autonomie totale à l’entrepreneur. Celui-ci peut organiser son activité comme il le souhaite, sans obligation horaire ou soumission à une hiérarchie.
Il est également envisageable de cumuler le statut d’autoentrepreneur avec un travail salarié, une retraite, ou une période de chômage. En outre, l’entrepreneur peut, à tout moment, mettre en pause ou cesser son activité facilement, sans démarche spécifique.
Les inconvénients de l’autoentreprise
Opter pour le statut d’autoentreprise, ou micro-entreprise, comporte des inconvénients essentiels à prendre en compte avant de démarrer. Examinons de plus près les principaux désavantages liés à ce choix.
Plafonds de chiffre d’affaires à ne pas dépasser
Le régime de l’autoentreprise impose des plafonds de chiffre d’affaires annuels, fixés à 176 200 € pour la vente de biens et à 72 600 € pour les prestations de services. Le dépassement de ces seuils entraîne une sortie automatique de ce statut au profit d’un régime fiscal plus contraignant, avec un élargissement des obligations comptables et fiscales.
Vous perdez aussi les avantages tels que l’exonération de TVA et le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Il est donc crucial d’anticiper votre évolution de chiffre d’affaires pour rester dans les clous de ce statut.
Limitation de la déductibilité des charges et des dépenses
Le statut d’autoentrepreneur n’autorise pas la déduction des charges et dépenses professionnelles de votre chiffre d’affaires. Ainsi, vos cotisations sociales et votre imposition sont calculées sur la totalité de vos revenus, sans considération pour vos dépenses réelles.
Cette limitation peut se révéler désavantageuse, surtout si vos charges opérationnelles sont élevées. Bien qu’un abattement forfaitaire pour frais soit appliqué, celui-ci ne couvre pas nécessairement l’étendue de vos dépenses réelles.
Protection sociale limitée pour l’entrepreneur
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes affilié au régime général de la Sécurité sociale, toutefois, vous bénéficiez d’une protection sociale réduite. Le calcul de vos cotisations basé sur votre chiffre d’affaires peut impacter vos droits à l’assurance maladie, retraite, ou encore à la prévoyance, il n’y a pas de cotisation chômage en cas de cessation d’activité (Edit sous certaines conditions il peut y avoir jusqu’à 6 mois mais avec un faible montant) .
Par exemple, un minimum de chiffre d’affaires est requis pour prétendre à l’assurance maladie. De même, le nombre de trimestres validés pour la retraite dépend directement de vos revenus. Il est alors souvent conseillé de souscrire à des assurances complémentaires pour sécuriser votre couverture sociale.
Le régime de l’auto-entrepreneur face aux défis de la croissance
Le statut d’auto-entrepreneur, également connu sous le nom de micro-entrepreneur, s’adapte parfaitement aux initiatives de petite envergure ne nécessitant pas d’importants investissements ou l’emploi de salariés. Toutefois, quand l’entreprise commence à croître et que le chiffre d’affaires s’élève, quels défis, opportunités et contraintes cette croissance implique-t-elle ?
Explorons ces aspects dans les sections suivantes.
Les enjeux de dépassement des seuils de chiffre d’affaires
Comme mentionné précédemment, l’auto-entreprise est limitée par des plafonds de chiffre d’affaires : 176 200 € pour la vente de marchandises et 72 600 € pour les prestations de services. Un dépassement de ces limites conduit l’autoentrepreneur au-delà du régime micro-entreprise, l’amenant à adopter le régime réel d’imposition. Cette transition a un impact significatif sur sa fiscalité et sa comptabilité, supprimant des avantages comme l’exonération de TVA, le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, l’ACRE, et le régime micro-social simplifié.
La tenue d’une comptabilité détaillée, incluant bilan, compte de résultat et annexes devient obligatoire. L’autoentrepreneur pourrait également s’acquitter de l’impôt sur les sociétés s’il opte pour une structure juridique telle qu’une SARL ou une SAS. Anticiper et se préparer à cette transition est donc crucial.
La transition vers un autre statut juridique : opportunités et contraintes
En vue d’une croissance au-delà des seuils ou pour des besoins spécifiques comme l’embauche de salariés, la collaboration avec des partenaires, ou la protection du patrimoine personnel, un changement de statut juridique devient envisageable. Les options incluent une entreprise individuelle classique ou une société (SARL, SAS, etc.).
Ce virage offre des opportunités telles que la déduction des charges du bénéfice imposable, la récupération de la TVA, un régime social amélioré, ou encore la facilité de lever des fonds et de développer son activité à l’international. Cependant, il implique également des contraintes : la complexité des démarches administratives, des coûts de gestion plus élevés et une concurrence accrue.
L’évaluation de la couverture sociale et de la protection patrimoniale
Face à la croissance, l’autoentrepreneur doit aussi évaluer sa couverture sociale et la protection de son patrimoine. Le statut d’autoentrepreneur offre une protection sociale basée sur le chiffre d’affaires, ce qui peut rendre nécessaire l’adhésion à des assurances complémentaires ou l’option pour un régime social offrant de meilleures prestations, tels que le RSI ou le régime général des salariés.
De plus, la responsabilité de l’autoentrepreneur sur ses dettes professionnelles englobe tous ses biens, à moins qu’il ne déclare son insaisissabilité. Changer de statut pour une société à responsabilité limitée ou adopter le statut d’EIRL, permettant de scinder les patrimoines professionnel et personnel, peut s’avérer judicieux.
Conclusion
Comme vous avez pu le constater, opter pour le statut d’auto-entrepreneur comporte son lot d’avantages et d’inconvénients à bien peser avant de franchir le pas. Ce statut se distingue par sa simplification, son aspect avantageux et sa flexibilité, se révélant ainsi idéal pour des projets de petite envergure ou pour des activités exercées en complément.
Toutefois, il révèle ses limites lorsque vient le moment de développer votre activité, d’embaucher du personnel, de protéger votre patrimoine personnel ou de chercher une protection sociale plus étoffée. À ce stade, envisager la transition vers un autre statut juridique tel qu’une entreprise individuelle classique ou une forme sociétaire (SARL, SAS, etc.) pourrait s’avérer judicieux. Votre décision doit être mûrement réfléchie, en adéquation avec votre situation personnelle, vos ambitions et vos besoins spécifiques.
C’est le moment de vous lancer dans le passionnant parcours de l’entrepreneuriat !
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